Les rubis du calice
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Alors, pour la première fois depuis si longtemps, je pus prier d’un cœur inondé d’une énergie renouvelée. Mon oraison ne se formulait point verbalement. Elle chantait en moi selon le sens profond et le rythme du texte liturgique tandis que de belles images se succédaient devant les yeux de mon âme. Voici, approximativement traduite--car les mots dont nous sommes obligés de nous servir sont si peu aptes à rendre les merveilles de Jésus intérieur!--voici quelle fut cette oraison: Seigneur Jésus, fontaine de vie, vous jaillissez à la cime de la sainte montagne, du Carmel qu’il me faut maintenant gravir pour m’abreuver de l’eau qui doit rendre à mon âme, vieillie dans le péché, la jeunesse éternelle. Faites que je me réjouisse de souffrir pour mériter d’éteindre en vous la soif de vous dont je brûle. J’étais dans la vallée à jamais obscure où la Malice règne sur un peuple d’illusions décevantes. Vous m’en avez tiré tout-à-l’heure. Mais le Père du mensonge marche sur mes traces et voudrait me ressaisir. Chassez cette troupe de démons qu’il mit à ma poursuite; séparez ma cause de la sienne. Parce que vous êtes ma force et mon Tout, parce que, si faible d’avoir été si seul, je veux ne croire qu’en vous, n’espérer qu’en vous, n’aimer que vous, ne permettez pas que l’Ennemi me séduise. Écartez ses prestiges. Dispersez cette horde d’esprits malveillants qui me traque. Vous me désignez si nettement le chemin qui monte à vous! Envoyez votre vérité qui est lumière pour qu’elle me conduise et que j’avance malgré ces ronces tenaces: mes vices, dont les griffes tâchent de me retenir chaque fois que je perds de vue le sommet radieux d’où elle émane... Voici que, par la charité du bon Maître, j’ai franchi les roches aiguës qui encombraient le bas de la montagne. Mes pieds sont déchirés: je souffre--mais je chante... Et c’est toi, mon Jésus, qui m’infuses cette allégresse! Puisque tu m’accueilles en ta voie douloureuse, pourquoi serais-je triste? Pourquoi mon âme me troublerait-elle? Mon secours, c’est la croix que porte, pour l’amour de moi, Celui qui créa le ciel et la terre. Il me demande de l’aider à la soulever. Courons-y!... II Images du Confiteor Le soir vient sur le Golgotha où Jésus saigne--abandonné de tous. Ce crépuscule livide que raient des nuages couleur de blessures fraîches, n’est-ce point son Sang qui en empourpre la pâleur? La ville n’en sait rien. La ville n’en veut rien savoir. Plutôt que de lever les yeux vers ce Crucifié importun, les hommes vont par les rues, la tête basse, grommelant des phrases où il est question des gains réalisés aujourd’hui, des trafics à entreprendre demain. Des femmes font miroiter leurs bracelets aux carrefours. Des tramways, où s’entassent des chrétiens qui se hâtent vers les plaisirs nocturnes, grincent
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