Rose Perrin : $b roman
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--Comment je mets, mademoiselle? Rose rougit, hésita... sourit, et une demi-douzaine de fossettes jouèrent à cache-cache autour de sa bouche. --... Pas toujours pareil... cela dépend des fois. Il y a des jours, c’est «Mon petit Victor»; d’autres, «Mon grand poilu»... ou encore--elle eut un petit rire qui fit envoler les frisettes--je l’appelle «Mon gros loup chéri!» Mlle de Trivières avait vingt ans, son rire fit écho à celui de l’ouvrière... --Mais tout ça, dit Rose après avoir toussé, c’est des manières à nous. Chez nous, on n’a pas les façons du grand monde! --Supposez, dit Diane en reprenant son sérieux, que vous écriviez pour la première fois à un monsieur, un officier, comment diriez-vous? --Je dirais... je dirais: monsieur l’officier. Et Mlle de Trivières, de son écriture ferme et élégante, écrivit: «MONSIEUR L’OFFICIER, «Un de mes amis que vous connaissez m’a appris que plusieurs hommes de votre compagnie manquaient de marraines; je vous serais très reconnaissante d’en choisir un et de me l’indiquer, car je suis à la recherche d’un filleul. Bien que possédant de faibles ressources, je lui enverrai de temps en temps quelques douceurs et je serai heureuse si...» La plume s’arrêta, Diane se relut, puis: --Aidez-moi, Rose, je ne sais comment finir ma phrase: «... lui envoyer quelques douceurs, et je serai heureuse, si...» --Si, dicta Rose, «s’il pense quelquefois à sa petite marraine qui, de son côté, fera tous les matins pour lui une bonne prière... et pour vous aussi, monsieur l’officier, afin que vous soyez protégé... parce que, des braves, il nous en faut pour défendre notre cher pays.» --Merci. Diane continua seule. «Si vous éprouvez vous-même du plaisir, monsieur l’officier, à continuer à correspondre, j’en serai charmée. Je sais que vous n’avez plus de famille, si mes lettres doivent rompre l’ennui de votre solitude, veuillez me le dire, et nous reprendrons cette correspondance. «Recevez, monsieur...» --Rose, comment diriez-vous, pour finir? --Pour finir? Voyons... «Au revoir, cher monsieur l’officier, je vous envoie mes respectueuses salutations.» --Non, dit Diane en souriant, j’ai déjà mis «Recevez, monsieur». Ah! j’y suis! «mes sincères salutations». Elle signa lentement d’une écriture appuyée: «Rose Perrin». ... Puis elle écrivit l’adresse lisiblement: «183, rue de Longchamp, Paris.» La lettre relue et cachetée, Mlle de Trivières contempla son œuvre. L’enveloppe, adressée au lieutenant H. de Louvigny, 10e régiment d’infanterie, secteur postal 322, se détachait toute blanche sur le velours vert du petit bureau. Maintenant que son idée avait pris corps, Diane jugeait son action téméraire, hasardeuse; elle la regrettait presque. Puis elle eut un geste d’insouciance contraire à ses habitudes, et elle
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