Rose Perrin : $b roman
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cabinet. Diane jeta un regard sur l’ouvrière et pensa: «En voici une qui peut être certaine de ne pas être aimée pour son argent!» Puis une idée bizarre lui vint tout à coup, elle eut un sourire, un haussement d’épaules, comme pour repousser une chose impossible, et, enfin, se décidant: «Pourquoi pas? Je puis essayer. Ma mère et mon tuteur ont voulu me prendre au piège, ce serait me venger d’une façon amusante et si cela réussit... Je serai bien sûre, cette fois, d’être aimée pour moi-même!» Diane de Trivières posa sa plume; elle se pencha de nouveau pour mieux examiner la lingère qui continuait à coudre sans s’apercevoir qu’elle était l’objet de cette observation. Diane pensa encore: «Pourquoi refuserait-elle?... Avec de l’argent on obtient tout ce que l’on veut de ces gens-là. Allons, je me décide! Je ne vais plus m’ennuyer... ce sera très amusant!» Et de fait, depuis cinq minutes, Mlle Diane oubliait de s’ennuyer; la pensée nouvelle qui l’animait donnait à sa physionomie un entrain inusité. Elle appela: --Dites-moi, ma fille? --Mademoiselle m’a parlé? L’ouvrière releva la tête, et Diane rencontra son regard. C’étaient vraiment de jolis yeux d’un bleu clair, nuancés de gris, avec de longs cils bruns. Une couronne de cheveux follets entourait le front d’innombrables frisettes qui remuaient au moindre mouvement de tête. Cette physionomie très douce ne manquait pas d’intelligence. Par instants, une flamme sautillante passait au fond de ses yeux gris et les faisait pétiller d’esprit ou de malice. --Oui, dit Mlle de Trivières, en reprenant le ton hautain dont elle se servait d’ordinaire avec les domestiques, je vous parle. Comment vous appelez-vous? --Rose, mademoiselle. --Y a-t-il longtemps que vous venez ici? --Un peu plus d’un an, mademoiselle. Deux fois par semaine, je vais coudre dans la lingerie. Mais, ce matin, Marie m’a dit que je pouvais m’installer ici. --Je l’avais permis... Y voyez-vous assez pour faire les petits plis? --Oh! oui, mademoiselle. On est si bien ici! La lingerie est claire, mais on n’a, en face de soi, toute la journée, qu’un grand mur tout nu! Tandis qu’ici... sur le jardin... Ça vous donne du cœur à travailler avec le beau soleil et le chant des oiseaux! Diane jeta un regard du côté du jardin, où rien pour l’instant ne justifiait l’enthousiasme de l’ouvrière, car les nuages cachaient complètement le soleil, et quant au chant des oiseaux, il fallait avoir une vive imagination pour suppléer à leur absence. La jeune fille dit sèchement: --Il va pleuvoir et il n’y a pas un seul oiseau dans le jardin. La lingère eut une expression drôlement désappointée en regardant au dehors sans cesser de tirer l’aiguille. --Eh bien! mademoiselle, dit-elle avec un petit rire, ce que c’est que
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