Rose Perrin : $b roman
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--Un peu, si. Ne vous fâchez pas! Vous souvenez-vous du nom de cette idole qui préside aux fêtes humaines? Elle porte un bien joli nom: c’est Mayâ-Davi, la reine Illusion. Le général d’Antivy s’arrêta de parler et regarda la marquise avec un fin sourire. Celle-ci dit d’un ton un peu sec: --Je n’aime pas les apologues, général, et le vôtre me semble ténébreux... --Bon! suivez mon raisonnement. Telle la déesse Illusion, votre admirable fille attire et captive par sa rare beauté; comme elle, elle reçoit d’un air impassible les offrandes de ses adorateurs, elle aime attirer les hommages, elle joue avec le feu pour dédaigner ensuite ceux qu’elle a subjugués... --Pourquoi ne pas me dire tout simplement que ma fille est une coquette? --Non, chère amie... Je n’entends pas cela. Diane ne peut être confondue avec une coquette vulgaire parce qu’elle ne quête aucun hommage. Comme mon idole Mayâ-Davi, elle se contente de les laisser venir à elle sans qu’un muscle de son visage vibre. La seule expression de son regard froid est l’orgueil satisfait. --Vous ne voudriez pas, bon ami, que Diane, une fille bien élevée, s’éprît, à tort et à travers, de tous les jeunes gens qui lui ont fait la cour. --Oh! non, morbleu! cela nous entraînerait loin, seulement... Tout vieux grognard que je suis, je me souviens d’avoir été jeune... de mon temps où les jeunes filles n’étaient ni avocates, ni doctoresses, ni ferrées sur les sciences exactes comme de vieux professeurs, on se servait d’une expression courante pour traduire leur charme; on disait: «Elle a du sentiment.» Aujourd’hui, ces demoiselles sont ravies quand on dit d’elles: «Elles ont du chic.» Mme de Trivières réfléchit un moment, puis: --Si je vous comprends bien, tout ceci signifie: «Chère amie, votre fille est délicieuse, mais elle est une idole sans âme, et c’est la faute de l’éducation frivole que vous lui avez donnée.» On ne saurait parler avec plus de franchise, ni être plus aimable, vraiment! --Voyons, marquise, n’exagérons rien! Je vous en prie, ne voyez dans mes paroles que l’intérêt très profond que je porte à cette chère enfant. Sans dire que Diane manque de cœur, j’avoue que j’en verrais plus souvent avec plaisir les manifestations, et, si je puis me permettre une critique au genre de vie assez... mouvementé que vous aviez adopté, je dirais qu’il eût été préférable, au milieu des distractions mondaines, de réserver peut-être une part plus grande aux choses sérieuses, aux œuvres charitables, par exemple... --Mais, général, vous ne savez donc pas que je fais partie de toutes sortes d’œuvres. Tenez, aujourd’hui encore, j’ai envoyé cent francs aux soldats tuberculeux. --L’argent a son bon côté, oui, j’en conviens; mais ce n’est pas tout! J’ai rencontré dans mes tournées d’inspection de bonnes petites
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